Accordons nos définitions
Définition de la dominance au sens humain du terme
- Le terme revêt généralement un caractère de soumission d'une des deux parties
- C'est une manière d'imposer sa volonté à l'autre de manière unilatérale et stricte.
- Synonyme de pouvoir pour l'un et de renoncement pour l'autre
- La relation induit un rapport de force, une des parties imposant à l'autre partie d' exécuter une tâche ou d'accepter une situation qu'il n'aurait jamais acceptée sans ce rapport de force déséquilibré.
- Dans l'interprétation humaine du terme, dominant et dominé sont deux êtres parfaitement distincts et diamétralement opposés, mais cependant complémentaires avec une notion de dépendance perverse et perfide.
Une formulation plus juste de notre intreprétation du mot dominance serait plutôt
- Contraindre l'autre par tous les moyens pour l'obliger à avoir un comportement qui est certainement en désaccord avec son identité propre.
- Ecraser, rabaisser sous pretexte de se mettre soi-même en sécurité, de se protéger.
Appliquer cette vision des choses, cette application de la dominance au monde des non humains est parfairement erroné.
La dominance chez les animaux
Le principe du monde animal est simplement basique
- C'est assurer la sécurité et la survie du groupe.
- Il n'y a pas cette perversité qui détériore un simple rapport de comportement normal et naturel.
Le dominant est un individu qui s'impose naturellement de par ses capacités évidentes à tenir ce rôle. |
Le profil du dominant
- C'est un élément né avec des qualités, une espèce de carrisme qui le pousse à être plus rassurant.
- Il est généralement calme, non agressif, sûr de lui, réactif dans la seconde si ses avertissements paisibles, mais précis sont ignorés.
- La force physique n'a rien à voir avec le choix logique du positionnement, ni le sexe.
- C'est celui qui sait mener le troupeau vers les bons pâturages et choisir la meilleure route pour y parvenir.
Cette capacité à être dominant n'est pas une propension à la domination, mais une capacité à donner au groupe, une qualité de vie meilleure. |
- Les animaux ne se soumettent pas au sens humain du terme
- Avec tout ce qu'il comporte d'abandon de personnalité et de destruction de soi
- Ils acceptent de fait une évidence en se référant à un chef de groupe dont les compétences sont avérées
Obtention du poste de "chef"
Chez les humains
- Combien de "chefs" en poste dans les entreprises, ont obtenu cette place pour leurs aptitudes ?
- Combien sont-ils à tyraniser leurs collègues une fois arrivés à cette position ?
- Combien de patrons profitent de leur statut pour mobber leurs employers ?
- Combien de maris, d'épouses abusent de cette position pour rabaisser leur conjoint ?
- Combien de guerres au nom de la soumission d'un peuple déclaré impie ou inférieur ?
- Combien de destruction massive sur cette terre par soif de pouvoir de l'être humain ?
Dans le règne animal
- La dominance est un état de fait naturel
- Parfois du à une force physique quand deux individus prétendent au même poste et qu'il doit prouver ses aptitudes
- Mais raremenent en première intention.
- Une bagare au sein du groupe, déstabilise le groupe et le met en danger.
Une remise en question de positionnement intervient généralement dans deux circonstances
- Lorsque le chef actuel est affaibli physiquement par la maladie ou la vieillesse et que ses capacités peuvent être remises en cause par un prétendant potentiel.
- Ou lorsque les jeunes « blancs-bec » remplis de fougue tentent comme tout adolescent de défier l'autorité en place.
L'issue
- Soit l'ancien cède sa place après un combat pour l'honneur, soit il la conserve ayant prouvé que ses aptitudes sont toujours actuelles.
- Soit le jeune comprend très vite qu'il doit rester là où il se trouve, soit il quitte le troupeau et va faire sa propre vie sur un autre territoire.
L'application de la « vision » humaine de la dominance au monde animal
Combien de fois ai-je lu, entendu :
- Je dois le soumettre pour lui apprendre le respect et assurer ma sécurité !
Et c'est justement tout le contraire qui va se passer
- Il est dangereux d'avoir l'utopie de penser soumettre un animal bien plus fort que nous par une quelconque force physique.
- Le maintenir dans un état de peur permanent quand on a mal compris le terme de « dominant » risque de vous amener un jour au retour de bâton.
L'animal ne se reconnaît pas dans la notion humaine de domination.
- Il va au contraire nous considérer comme incompétant
- Et garder le contrôle de leur propre sécurité.
Le risque étant qu'en cas de danger, ne nous reconnaissant pas comme leader
- Il prenne les devant pour se défendre
- Fuir une situation inquiétante plutôt que de s'en reférer à nous.
Les exemples d'accidents sont légions et arrivent justement aux personnes qui pensaient avoir "soumis" leur animal.
- Cavalier sur votre âne, vous risquez alors de vous retrouver projeter à terre, n'étant qu'un poids mort à une fuite plus rapide.
- Vous risquez un jour de faiblesse lors d'une chute dans le pré, de vous retrouver pietinné à terre, sans raison apparente ce jour là pour vous.
- Ou encore de vous retrouver avec une main croquée alors que ce jour là, vous ne lui en aviez même pas balancé une.
Si votre notion de la dominance face au monde animal est encore dans la conception humaine du terme, quel comportement penseriez vous adopter devant un fauve ou un éléphant. Combien d'éléphants ont patiemment attendu le bon moment pour s'en prendre à leur soigneurs ?
Conséquences d'un rapport de force
Tout rapport de force mène le « soumis »
- A chercher une issue logique
- Une nécessité de se défendre
- De fuir une situation stressante par tous les moyens
- Et de se liberer en tant et en heure de manière forcement totalement imprévue dans notre vue étriquée d'humain.
Un âne peut encaisser jour après jour, de plus ou moins bonne grâce, le comportement inquiétant et incohérent d'un humain, pour le jour venu saisir l'occasion trop belle … de croquer la main passant à sa portée.
(A noter que le principe reste valable d'humain à humain)
Se priver d'une relation d'amitié
Soumettre un animal est certainement la plus détestable des manières d'engager une rapport.
- D'une part, on y perd toute notion de complicité et de plaisir mutuel
- Avec en plus la certitude de positionner l'animal dans une situation stressante qui ne serait d'évidence pas bénéfique à son bon développement affectif.
La domination humaine est
- Un problème de caratère
- De non capacité d'écoute de l'autre
- De refus de se mettre à la portée d'un langage différent et d'une entente intelligente avec d'autres espèces.
- D'ignorance du comportement animal
- Des manques ou des peurs ou des croyances qui poussent l'individu à imposer sa volonté plutôt que de demander, de proposer, de composer en « ami ».
Il est des êtres humains qui sont, au sens animal du terme, naturellement aptes à être des dominants. Ce sont des gens rassurants dont on cherche volontier le conseil. Qui, où qu'ils soient, se sentent à leur place et prennent sans faire d'effort une position de leader.
Ces gens là, abordent les animaux de la même façon, sans se poser plus de questions et n'ont généralement aucun problème de comportement et d'interaction, ils sont simplement reconnus comme capables d'assurer la sauvegarde du groupe.