Partons d'affirmations que, souvent, j'ai lue sur les forums ou entendues de la bouche de certains humains.
Certains prétendent, par exemple, que l'animal ne peut pas ressentir de la jalousie, sous pretexte que la jalousie serait une émotion humaine
Mais dites moi :
- Quand votre chien se réjouit de votre retour et vous accueil en battant de la queue, on peut dire qu'il ressent du plaisir ?
- Quand la maman singe reste prostrée pendant trois jours à côté de la dépouille de son bébé, on peut dire qu'elle ressent du chagrin ?
- Quand un animal quelqu'il soit se laisse dépérrir, arrête de manger à l'absence de son maître, on peut dire qu'il ressent de l'angoisse, du stress de cette absence ?
- Que dire du bébé orang-outan, séparé de sa mère trop tôt qui se laisse mourrir de désespoir ?
- N'avez vous jamais vu ces vidéos d'éléphants en difficulté dont tout le troupeau rapplique pour venir les sortir du danger, n'est pas de la solidarité ?
Tout ses ressentis ne sont-ils par de émotions au même titre que la jalousie ?
La liste ci-dessus est bien courte par rapport à toutes les émotions dont sont capables, à l'égal du humain, nos amis les animaux |
Quelques points importants et avant tout un fondamental.
- Affirmer que contrairement à l'homme, l'animal ne ressent pas le sentiment de jalousie est en soit ineptie.
- Dans l'énoncé même de cette affirmation il y a une erreur fondamentale qui induit toute une dynamique insidieuse et fausse.
- L'humain etant considéré comme une espèce différente de règne animal.
L'humain est un animal comme un autre
Certes son évolution a été différente de celle de ses cousins simiesques, mais rien n'indique que sa capacité à modifier son environnement soit un vrai bénéfice évolutif pour le monde qui l'a vu naître. Preuve en est les dangers monstrueux que fait courir l'espèce humaine à son environnement. Mais cela est un autre débat.
Pour ce qui nous occupe, soit les sentiments, il faut évidement préciser les choses et les remettre dans leur contexte.
Un sentiment premier : la peur
- Tout autant que la peur est un sentiment, c'est aussi la plus vieille émotion du monde.
- Tous les êtres doués, pourvu d'un cerveau ont forcement des émotions. La peur en faisant partie.
- Nos plus lointains ancêtres dans l'océan originel, en ont été dotés.
- Le cerveau infiniment primitif des tous premiers êtres vivants capables d'appréhender leur environnement, en fut doté par mère nature
Et cela pour une simple raison de survie
- Une proie voyant un anomalocaris se devait de fuir au plus vite.
- Ainsi dans l'évolution nerveuse des êtres vivants, des avantages comportementaux furent acquis.
- La peur d'être mangé étant un des premiers et évidement un sentiment, une émotion des plus primaires mais aussi des plus importantes.
- La peur induisant une action de fuite réactive ou de défense.
La peur chez un poulpe le rend blanc, son action de fuite est dès lors déterminée par la raison de cette peur. Changement de teintes pour disparaître ou fuite avec jet d'encre en cas de danger majeur.
L'évolution des être vivants a ensuite conquis d'autres émotions
Comme par exemple le sentiment de sécurité que donne le groupe, et qui allait développer les comportements grégaires qui sont les nôtres encore aujourd'hui.
- Chaque émotion, chaque sentiment n'est rien d'autre qu'une adaptation évolutive à une situation externe.
- L'amour que l'on porte au nue, n'est rien d'autre que diverses émotions se liant, pour perpétuer l'espèce.
- La protection des êtres chères, celle plus accerbée de la mère alligator qui protège ses petits, alors qu'elle n'est doté que d'un cerveau primitif.
Chaque émotion est fixée dans une partie particulière du cerveau
- Le cerveau primitif, dit endocrinien pour la peur d'être manger
- Reptilien pour la protection de la progéniture
- Circonvolutif pour la culpabilité.
Il n'y a donc pas de différenciation possible entre animal et humain. L'interprétation peut être différente mais la véracité du dit sentiment, de l'émotion est induite par les milliards d'années d'évolution. |
Et ce n'est pas le génome qui va nous différencier des autres êtres vivants, puisque nous avons 40% de gênes communs avec la moule et 99 avec les grands singes.
Revenons à cette affirmation qui voudrait que les animaux ne seraient pas dotés de jalousie.
C'est bien mal observer nos amis à poil ou a plume.
Quand aux divers comportements dont j'ai été le témoin, je peux vous assurer que quelque soit l'espèce, cette jalousie est réelle.
Combien de faits relatés qui prouvent bien que la jalousie est aussi une émotion animale!
- Prenons par exemple cet ami qui dû enfermer son chien à la suite d'une attaque de sa nouvelle amie par le chien de la maison qui avant que le couple ne fleurte c'était comporté comme avec tout invité normal, soit l' indifférence.
- Combien de chiens agressifs envers un bébé nouvellement arrivé dans la famille? Jalousie certes bien mal placée mais indéniable.
- Dans certains groupes de singes, les femelles se jalousent les unes les autres et de manière évidente, quand il s'agit des bonnes grâces d'un mâle dominant. Le statut hiérarchique de ses femelles n'est pas le moteur des disputes, mais bien l'avantage tiré par l'attention portée par le mâle.
Cela coupe court à la théorie qui voudrait que c'est dans la position dominante ou pas d'un individu qu'il faut chercher les modifications de comportement qui pourraient faire croire que l'animal est jaloux.
- Nul besoin d'être devin pour percevoir dans le fait qu'un poney qui attend son tour pour des câlins de son soigneur, s'en impatiente. Quelque soit sa position sociale au sein du groupe, il va manifester sa jalousie en cherchant l'attention du soigneur par des comportements aussi divers que déterminés.
- Tout comme si vous rentrez avec une odeur de chat sur vos vêtements, votre chien va vous en faire grieffe d'une manière ou d'une autre.
- Nous savons par exemple que les cétacés dans les bassins des parcs d'attractions sont infiniment sensibles aux modifications d'attention de leurs dresseurs et que dans des cas extrêmes il est arrivé que l'animal attaque la personne qui suscite la baisse d'attention du dresseur. De là à ne pas voir une preuve irréfutable de jalousie il faudrait être particulièrement aveugle.
- Ou simplement ma Myrtille qui part bouder dans le fond du box parce que le premier câlin du matin, n'a pas été pour elle avant tous les autres !!!
Si l'humain à fait de la jalousie une sentiment partagé, une chose normale en cas d'amour, qui peut aller jusqu'à la pathologie destructrice, ce que les animaux ne différencient pas, il n'en demeure pas moins qu'ils en ont toutes les émotions et qu'ils se comportent manifestement de manière différente selon qu'ils sont jaloux ou non, et cela est bien preuve qu'ils en sont dotés.
Humains et animaux sont dotés des mêmes émotions
C'est évolutif et indéniable, la seule chose qui différencie notre espèce est cette capacité à se croire hors de la réalité évolutive.
Estimer que la race humaine est faite d'une autre manière que les autres et que les millions d'années de son évolution sont uniques et non reproductibles, n'est qu'affaire d'égo et c'est faire preuve d'une grande dose de négationnisme que de croire que nous avons évolué de manière différente des autres espèces.
Allons même plus loin que des sentiments primaires comme la peur ou la jalousie.
- On sait depuis peu que les babouins sont capable de rictus déférents.
- Qu'ils sont capables de rire afin de contenter un congénère de rang hiérarchique plus élevé pour s'en attirer les bonnes grâces.
- De la même manière qu'un humain va rire d'une mauvaise blague de son patron pour ne pas l'offusquer et se faire mal voir.
Cette capacité là est non seulement extraordinaire mais en plus elle induit des relations entre individus très complexes et aussi et surtout nous apprend que même dans le règne animal certains représentants ont une intelligence suffisante à prendre en considération des conséquences de leurs actes et de fait de se projeter dans un futur par anticipation des réactions de l'autre. |
- Le concept de la projection dans le futur, même très proche est une capacité extraordinairement complexe qui requiert des facultés intellectuelles multiples.
- C'est tout simplement modifier son comportement par avance pour gain potentiel.
- La preuve d'une capacité d'adaptabilité phénoménale et impressionnante.
Et ne dit on pas que l'intelligence c'est de savoir s'adapter?
Et si nous humains nous arrivions à nous adapter à notre monde sans toujours chercher à le modifier ou le détruire, ne ferions nous pas une fois preuve d'intelligence?
Et on fond, qu'est ce qui nous dérange tellement dans l'idée qu'un animal puisse ressentir de la jalousie, au point de leur nier leurs sentiments ?
Article écrit en collaboration avec mon compagnon, Steve, fin observateur d'un grand nombre d'espèces animales dans leur milieu naturel, éthologue intuitif